Joris Brantuas : les interventions urbaines
Qui est Joris Brantuas ?
Divertissez-nous avec gentillYES (Here we are now, entertain us)
Depuis plus de 19 ans, Joris Brantuas est là, en tant qu’artiste, à de nombreux moments et dans de nombreux endroits de notre vie.
On a souvent vu son nom, nous disant avoir « fait ça », écrit à la bombe sur les routes de Camargue et des Cévennes ou inscrit sur des stickers collés à même les murs, jusque dans les toilettes des bars, des musées et des centres d’art, en France et ailleurs.
Où avons-nous vu Joris Brantuas ?
On a vu Joris Brantuas de dos, au Palais des Papes à Avignon, au château de Versailles, au Centre Georges Pompidou, au Palais de Buckingham, dans les arènes de Nîmes et dans le stade Louis II de Monaco. Il y portait des maillots de football à l’effigie de personnages historiques dont le destin fut étroitement lié aux lieux qu’il arpentait – Jean-Paul II, Urbain V, Louis XIV, Georges V, Élisabeth II, Louis II ou Albert II…
Joris Brantuas organise une quantité d’expositions rassemblant d’autres artistes
On l’a vu organiser quantité d’expositions rassemblant d’autres artistes à Meknes, Nîmes, Avignon, Montpellier, Genève, ou Monaco dans le cadre de son ambitieux projet MyArtGoes BOOM (Mon art fait boom, comme mon cœur fait boom !).
Mais au-delà de cette aspiration à infiltrer l’espace public de manière tonitruante, dans un geste qui mêle à la fois humour, cynisme et jubilation d’être, de faire et de le faire savoir, Joris Brantuas est un peintre dont le quotidien est rythmé par le travail à l’atelier.
C’est à cet endroit-là qu’il faut comprendre l’exposition saint-gilloise. Celle d’un peintre qui regarde le monde et s’en empare en caméléon avant de se replier dans son atelier pour y faire de la peinture et se poser la question de ce qu’elle pourrait bien raconter de ce que nous sommes. Et conclure certainement que « le tableau est toujours là pour nous dire où nous sommes. »
La peinture de Joris Brantuas est une peinture libre et libérée. Libérée du bon goût, de l’académisme, des modes et des modèles. Elle est cette peinture qui s’impose à l’artiste, qu’il ne peut fuir, qui l’oblige à passer à l’acte, partout et sur n’importe quel support. En secret d’abord, puis offerte aux autres dans des événements hors norme.
Un artiste du jaillissement, du débordement et de la célébration
Joris Brantuas est un artiste du jaillissement, du débordement et de la célébration dans une exacte imprécision jubilatoire ; un artiste « plein de vie » pour reprendre les mots de John Fante. Car c’est bien cela qui transpire à chaque fois qu’une œuvre s’invite dans notre environnement. La vie dans son entêtante présence, contre toute attente, irrémédiablement là, à nos côtés ; dans des hangars, dans la rue, dans des salles d’exposition, sur une voiture…
Tout dans la peinture de l’artiste nous ramène à la vie, depuis les matériaux qui la constituent. C’est-à-dire depuis les kilomètres de tissus qu’il achète sur les marchés pour servir de support et de fonds à ses œuvres, jusqu’aux tasseaux de bois qu’il assemble pour construire des châssis ou encore jusqu’aux mots et aux signes qui peuplent les toiles, semblant tout droit sortis de nos échanges de sms ou des messages que nous nous écrivons sur Facebook, Instagram, X et autres réseaux sociaux. Les cœurs et les étoiles y partagent l’espace avec des Je t’aime, F**K Art Let’s dance et autres gentillYES, dans une version aussi artisanale que vertigineuse du métaverse globalisé façon Do it yourself punk.
Une peinture nourrie par la lumière et la joie
Le langage d’une peinture nourrie par la lumière et la joie de Matisse ou de Joan Mitchell, l’urgence de Basquiat, de Hans Hartung, la liberté d’un Ben, d’un Keith Haring, d’un Filliou, ou d’un A.R. Penck côtoient ainsi la langue d’un quotidien plus prosaïque que nous partageons toutes et tous journalièrement. Ne nous y trompons pas, c’est bien là que se loge l’art : dans ces allers-retours savoureux entre le grand art et les cultures populaires. Dans la fragilité et l’audace d’un tissu peint qui déborde du châssis ou qui ne tient que par un fil, par un clou. Dans les constructions précaires et fragiles que l’artiste a inventées aujourd’hui pour le Pavillon de la culture et du patrimoine.
Une exposition à Saint-Gilles-du-Gard
Car l’exposition de Saint-Gilles constitue pour Joris Brantuas un événement particulier dans lequel les œuvres, comme toujours, se préoccupent du lieu qui les accueille. Ici, dans cette salle de spectacle, métamorphosée le temps de l’exposition pour accueillir des peintures, rien ne peut se jouer comme dans les salles blanches des centres d’art. Il s’agit alors pour l’artiste d’imaginer des stratégies sensibles pour habiter le lieu sans le trahir, pour en révéler le caractère spectaculaire tout en inventant des manières de présenter des peintures – de les déployer pour notre plus grand plaisir.
À l’heure où s’écrivent ces lignes, on les imagine suspendues ou posées à même le sol en d’étranges installations. Les deux certainement. Elles investiront l’espace comme autant de personnages d’une tragédie, d’une comédie – les deux, assurément – qu’il nous appartiendra d’imaginer avec l’artiste. Elles se regarderont de face, de dos, traversées par la lumière des grandes ouvertures ; celle-là même qui traverse, à deux pas d’ici, les vitraux de la célèbre abbatiale
Ce paragraphe « Divertissez-nous avec gentillYES » est un texte de Stéphane Ibars, Avignon, le 26 juin 2024
Les performances de Joris Brantuas ?
Artiste peintre, Joris Brantuas est chef de file du mouvement « abstraction libre ». Ce concept fut développé dans un texte fondateur en 2014. Sa pratique de la peinture se veut décomplexée et la plus variée possible. Il réalise de nombreuses performances :
- d’abord au château de Versailles ;
- de même qu’au Moma à New York ;
- ainsi qu’à la TATE Modern de Londres ;
- tout comme à la Biennale de Venise 2019 ;
- mais aussi à la fondation Louis Vuitton ;
- ou au Buckingham Palace à Londres ;
- puis au MACBA de Barcelone ;
- au MAMCO de Genève ;
- ou encore au Musée Guggenheim de Bilbao.
Artiste de renom, Joris Brantuas est la figure de proue de l’abstraction libre. Diplômé de l’école des Beaux-Arts à Nîmes, il reconnu pour son travail novateur. Ses créations uniques qui captivent l’essence de l’abstraction libre, fusionnant la spontanéité artistique avec la réflexion conceptuelle. Celui-ci donne vie aux rues de nos villes à travers ses marquages urbains.
Joris Brantuas a fait ça :
Cet artiste hors normes n’en est pas à ses débuts, il a à son actif de nombreuses performances. Dans sa série « Champagne Shower » (douche au champagne) il a arrosé avec cette boisson :
- premièrement à la fondation Louis-Vuiton à Paris ;
- de surcroît le Mamac de Nice ;
- ainsi que le MoMA de New York ;
- et enfin le Carré d’Art de Nîmes.
Enfin, lors de la biennale de Venise, il a rendu hommage au tableau « L’origine du monde » de Gustave Courbet. Cela fut fait en déambulant dans la ville, déguisé en sexe féminin. Il faut dire aussi qu’il a organisé une procession de chariots à Saint-Tropez. Puis il a visité le Château de Versailles vêtu d’un maillot de foot à l’effigie de Louis XIV. Il le fit aussi Buckingham Palace avec un maillot Elisabeth II. Enfin, en 2012, il a organisé, à la FIAC (Foire internationale de l’art contemporain), une manifestation anti-art contemporain.
Les interventions urbaines
En collaboration avec Street Dispatch, il faut citer le travail de Joris Brantuas. C’est la mise en place de ses collages, ses marquages à la craie et ses autocollants « Joris Brantuas a fait ça ». L’ensemble de ces milliers d’autocollants dans Paris, et plusieurs grandes villes en Europe, devient une œuvre monumentale.
My art goes boom
La strucuture My Art Goes Boom fut créée en 2007, financée et coordonnée par l’artiste Joris Brantuas. My Art Goes Boom reprend le modèle de lieux d’artistes comme la « Cédille qui Sourit » de Robert Filliou et George Brecht. Aujourd’hui, c’est plus de 250 expositions organisées ; elles le furent en Suisse, en France en Espagne ou au Maroc. Et aussi autant d’entretiens d’artistes filmés dans leur lieu de travail, leur atelier. Les ateliers d’artistes sont les plus beaux endroits du monde. My Art Goes Boom est une partie intégrante de l’œuvre de Joris Brantuas. Il considère qu’il est du devoir d’un artiste d’être aussi acteur, dans et pour le monde de l’art, car qui mieux qu’un artiste peut comprendre un autre artiste ?
La prochaine exposition de My art goes boom
La chaîne YouTube de Joris Brantuas
Pour conclure, plus de 400 vidéos d’artistes sont disponibles sur la chaîne YouTube de My Art Goes Boom.